
Interview de Julien Magnier
Centre de commandement
et de coordination
Police municipale d’Aubervilliers
19/06/2025
Témoignage client | Lecture : 16 min
Julien Magnier, responsable du poste de commandement de la police municipale d’Aubervilliers, revient sur l’utilisation quotidienne de la solution My Keeper, déployée depuis trois ans dans
32 établissements de la ville. Il insiste sur l’importance d’une réaction rapide et adaptée à chaque type d’alerte, rendue possible grâce à la levée de doute audio, la localisation précise des balises, et la coordination en temps réel entre les écoles, la police et les secours.
La ville utilise aussi My Keeper de manière proactive pour alerter les écoles en cas d’incident à l’extérieur (incendie, individu suspect, fuite de gaz). Il salue l’ergonomie du système, la facilité d’adoption, les exercices réguliers menés sur le terrain et les nouvelles fonctionnalités à venir avec la V2 (sirène visuelle, plateforme enrichie). Pour lui, My Keeper permet un vrai gain de temps, de fiabilité et de sérénité dans la gestion des situations d’urgence.
Participants
- M. Julien Magnier, Responsable du poste de commandement et de coordination de la police municipale – Aubervilliers
- Gaëlle Stratman, Chargée de Communication – My Keeper
Pour commencer, pouvez-vous vous présenter et nous expliquer votre rôle au sein du Centre de commandement de la police municipale d’Aubervilliers ?
Je suis Julien Magnier, responsable du poste de commandement et de coordination de la police municipale. Nous gérons notamment la solution PPMS que nous exploitons via My Keeper. Notre rôle est donc très opérationnel. Lorsqu’une balise est déclenchée, nous sommes les premiers informés après la levée de doute effectuée par la téléassistance. Ensuite, nous mobilisons les forces disponibles — police municipale ou nationale — pour intervenir sur place.
Quelles sont, selon vous, les principales exigences qu'une solution de sécurité doit remplir dans un contexte urbain comme celui d'Aubervilliers ?
La première exigence, c’est d’identifier rapidement la gravité et la nature de l’alerte. Une intervention peut être bénigne — par exemple, un enseignant confronté à un parent un peu virulent — ou beaucoup plus critique, comme une intrusion armée. Il est essentiel pour nous de distinguer rapidement ces cas, car la réponse opérationnelle ne sera pas du tout la même. Si l’on sait en amont s’il s’agit d’une arme blanche, d’une arme à feu ou d’une altercation verbale, on adapte immédiatement le dispositif d’intervention, sans risquer de provoquer de panique inutile.
Vous utilisez la solution My Keeper depuis trois ans. Avec le recul, répond-elle à ces exigences ?
Oui, la solution répond bien à ces besoins. Dès qu’une balise est activée, les agents du poste de commandement reçoivent une alerte par SMS et par mail. Un flash lumineux dans notre salle d’opération signale qu’une écoute discrète est en cours, et nous recevons un retour vocal de la téléassistance sur ce qui a été entendu. Pendant ce temps, nos équipes sont déjà en route. Grâce aux informations que nous recevons en parallèle, nous pouvons leur transmettre les éléments en temps réel.
Cela vous permet donc d’ajuster l’intervention sur le terrain ?
Exactement. Nous avons également accès à la plateforme My Keeper qui nous permet de localiser précisément la balise déclenchée. Le travail initial d’implantation a été rigoureux : chaque balise est associée à une salle, un étage, un bâtiment précis. Cela nous permet de savoir très exactement où intervenir.
Comment s’est passée l’intégration de My Keeper dans l’organisation du poste de commandement ? Avez-vous dû adapter vos pratiques ?
L’intégration s’est faite naturellement, après une formation initiale assurée par My Keeper. Elle nous a permis de comprendre le fonctionnement général du système, de former et sensibiliser les agents sur le terrain. Ensuite, nous organisons des exercices réguliers : deux par an dans chacune des 32 structures équipées — un sur une intrusion, un autre sur un risque type catastrophe naturelle. Cela permet d’ancrer les bons réflexes dans les pratiques. Aujourd’hui, la solution est parfaitement intégrée dans notre organisation.
Au quotidien, comment My Keeper facilite-t-elle la gestion des alertes dans votre centre de commandement ?
Le logiciel est constamment affiché sur le poste de travail principal. Ce qu’il faut souligner, c’est que nous utilisons My Keeper dans les deux sens : bien sûr, nous recevons les alertes des écoles, mais nous pouvons aussi en envoyer. Par exemple, si nous détectons une anomalie sur nos caméras — individu armé, incendie, fuite de gaz — nous pouvons déclencher une alerte à destination des écoles situées à proximité. Cela permet de mettre immédiatement en sécurité les enfants, sans attendre qu’un incident ne survienne à l’intérieur même de l’établissement.
Bravo, c’est une utilisation proactive de la solution !
Oui, et c’est particulièrement utile. Par exemple, si les pompiers nous demandent d’instaurer un périmètre de sécurité de 200 mètres autour d’un incendie, nous pouvons confiner les écoles concernées via l’interface My Keeper. Cela représente environ 70 % des cas d’usage : ce sont nous, au poste de commandement, qui déclenchons les alertes vers les écoles.
Vous utilisez donc My Keeper pour déclencher une alerte en cas d’incendie à l’extérieur de l’établissement, lorsqu’il y a un risque pour les élèves ?
Exactement. Pour les incendies internes, chaque établissement a sa propre alarme incendie. Nous, nous utilisons My Keeper lorsqu’un sinistre extérieur menace les écoles, par exemple en cas de fumées toxiques. Cela nous permet de leur demander de ne pas sortir les enfants dans la cour, voire de se confiner en suivant les protocoles établis — se calfeutrer, placer des linges humides, etc.
Vous avez adapté la solution à votre réalité de terrain !
Tout à fait.
Selon vous, quelles sont les principales forces de My Keeper ?
Ce n’est pas une solution passive. Elle s’intègre dans un écosystème d’acteurs — école, police, pompiers — avec lequel on peut réellement coordonner une réponse efficace.
Avez-vous un exemple concret où la solution a vraiment fait la différence ?
Oui, une fois un enseignant a utilisé sa balise pour signaler un parent qui voulait forcer la sortie de son enfant. Grâce à l’écoute discrète, nous avons pu comprendre la nature de la situation, envoyer une équipe et gérer l’incident sans escalade. L’intervention a été rapide, bien ciblée, et s’est déroulée sans accroc.
Parlons maintenant du lien entre My Keeper et la téléassistance. À Aubervilliers, vous avez opté pour un dispositif avec levée de doute audio et liaison directe avec le poste de commandement. Quel intérêt représente ce lien pour vous ?
C’est un véritable atout. L’écoute discrète nous permet de gagner un temps précieux : pendant que la téléassistance vérifie la nature de l’alerte, nous pouvons déjà mobiliser nos équipes, prévenir notre hiérarchie et, si nécessaire, alerter la police nationale. Cela réduit significativement notre charge dans les premières minutes critiques.
Nous menons aussi de nombreux exercices grandeur nature, souvent en lien avec les pompiers, EDF ou d’autres services, pour tester la réactivité de l’ensemble des acteurs, y compris les enseignants. Lorsqu’un exercice est signalé sur la plateforme, la téléassistance est désactivée. Mais il nous arrive de ne pas le déclarer volontairement, afin de tester le système dans des conditions totalement réelles. C’est un point que nous surveillons, car ces retours sont essentiels pour bien ajuster nos interventions.
Avant l’arrivée de My Keeper, comment étiez-vous organisés pour déclencher une alerte ? Aviez-vous un protocole précis, ou s’agissait-il plutôt d’un système D — cornes de brume, sifflets et appels téléphoniques… ?
Exactement, c’était très artisanal. On fonctionnait avec des cornes de brume et des appels manuels aux services de police. Il n’y avait pas de protocole structuré. Et c’est un point important: il faut distinguer les protocoles selon la nature de la menace — une intrusion armée n’appelle pas la même réponse qu’un risque majeur comme une inondation ou un incendie. À l’époque, cette différenciation n’existait pas. Ce n’est pas directement My Keeper qui a apporté ces protocoles, mais cela nous a poussés à structurer notre approche en collaboration avec l’Éducation nationale. Aujourd’hui, nous avons à la fois un outil performant et des procédures bien définies pour chaque type de situation. Avant, c’était clairement plus archaïque.
Vous avez accompagné le déploiement de My Keeper auprès des agents municipaux et des établissements scolaires. Comment s’est passée l’appropriation de l’outil sur le terrain ? L’adhésion a-t-elle été immédiate ou progressive ? Quels retours avez-vous reçus de la part des utilisateurs ?
Dans l’ensemble, l’adoption s’est plutôt bien déroulée, même s’il y a eu un temps d’adaptation, ce qui est normal avec tout nouvel outil. Les retours ont été globalement positifs, mais nous avons dû faire pas mal de rappels à l’usage. Ce qui nous aide beaucoup, c’est le rapport hebdomadaire d’état des balises : il permet de repérer rapidement si une balise n’est pas chargée ou mal branchée — ce qui représente 95 % des problèmes rencontrés. Ce rapport, nous le transmettons à la direction de la Petite Enfance, qui contacte ensuite directement les écoles concernées pour vérifier la situation. Si le problème est technique, on fait appel à l’assistance My Keeper.
Il y a eu quelques cas où certaines personnes, moins à l’aise avec la technologie, avaient du mal avec les premières versions des balises, notamment à cause du petit aimant de déclenchement. Il m’est arrivé de me déplacer simplement pour débrancher et rebrancher une balise. Mais avec la nouvelle version que nous allons recevoir, ces soucis devraient disparaître.
Au final, très peu de personnels se montrent réticents à utiliser la solution. Tout le monde comprend que l’enjeu, c’est leur sécurité et celle des enfants.
Est-ce qu’il vous arrive encore régulièrement d’avoir des balises non rebranchées ? Des enseignants qui oublient de les remettre sur leur socle, par exemple ?
Oui, ça arrive encore. De notre côté, comme le problème persistait, on a mis en place un protocole il y a environ un an. Une personne est chargée de suivre les rapports hebdomadaires et de repérer les balises en rouge. Elle nous les remonte ensuite, ce qui permet de faire un suivi régulier. Après, il y a la distinction entre la partie « ville » et la partie « Éducation nationale ». Nous, côté mairie, on ne peut pas donner d’instructions directes aux enseignants. On leur met à disposition la solution, mais c’est ensuite à eux de se l’approprier, d’avoir envie de l’utiliser pleinement. Globalement, ça se passe très bien dans 95 % des cas. Mais il y a toujours quelques personnes qui estiment que ce n’est pas forcément utile pour elles.
Vous avez raison, l’adoption se fait généralement quand les utilisateurs prennent conscience que c’est un outil pour leur propre sécurité.
Absolument. Au départ, la mise en place a demandé un certain accompagnement, mais aujourd’hui, la situation s’est nettement améliorée, notamment grâce aux nombreux exercices que nous avons organisés.
Lors de ces exercices, nous nous positionnons en tant qu’observateurs — souvent des policiers municipaux en civil — afin de rester discrets, ne pas inquiéter les enfants, et observer au mieux les réactions sur le terrain.
Nous passons dans chaque classe pour vérifier l’application du protocole, et il nous arrive d’échanger brièvement avec les enseignants. Cela permet de lever certaines appréhensions et de faciliter l’appropriation de la solution.
Vous l’avez mentionné, vous allez bientôt passer à la V2 de notre solution. Qu’en attendez-vous ? Y a-t-il des fonctionnalités ou des améliorations que vous espérez particulièrement ? Je ne sais pas si vous avez déjà eu une présentation complète.
Sur la balise elle-même – ce que j’appelle le “nounours” – je n’ai pas vu de changements majeurs, à part la question de la charge. Ce sera désormais un socle aimanté, ce qui règle un souci qu’on rencontrait parfois : une mauvaise connexion entre la balise et son chargeur. Rien que ça, c’est déjà un vrai progrès.
Côté réseau, on a bien compris qu’il faudra passer à la 4G, puisque la 2G sera arrêtée en 2026. Ensuite, l’autre grande nouveauté pour nous, c’est la sirène. On a vu qu’il est désormais possible d’associer une couleur à chaque type d’événement : une couleur pour une catastrophe naturelle, une autre pour une intrusion… Ça permet de savoir immédiatement de quel danger il s’agit. C’est un vrai plus.
Je ne dis pas que la balise actuelle n’est pas assez puissante – il y a des seuils de décibels à respecter – mais dans le bruit ambiant d’une classe, surtout en situation de stress, ce n’est pas toujours évident pour les enseignants d’identifier le type d’alerte. Avec cette version, l’alerte devient aussi visuelle, donc plus explicite.
On nous a aussi montré rapidement la nouvelle plateforme de gestion. Elle permettra d’enregistrer les exercices, de suivre le niveau de charge des balises, d’avoir des statistiques utiles au quotidien. On n’a pas encore été formés dessus, mais je pense que ce sera un outil précieux.
Effectivement, avec la V2 de SecurIT, une nouvelle fonctionnalité devrait particulièrement vous intéresser pour la gestion des alertes descendantes : la propagation automatique des alertes. Concrètement, si une école déclenche une alerte intrusion, les établissements voisins sont immédiatement notifiés. Une réponse concrète aux enjeux de coordination dans les zones à forte densité. Plus globalement, les équipes R&D ont largement renforcé la solution en développant SecurIT, tant sur le plan matériel que logiciel, en intégrant de nombreux retours issus du terrain.
M. Magnier, avec le recul de vos trois années avec My Keeper, si vous deviez donner un conseil à une autre collectivité ou à un centre de commandement qui envisage de s’équiper, que leur diriez-vous ? Quel type de solution recommanderiez-vous ? Quelle formation ? Quels exercices ?
Je n’ai pas de conseils spécifiques à donner, mais sur mes anciennes affectations, on utilisait encore des dispositifs très rudimentaires, comme des cornes de brume et des appels téléphoniques manuels. Aujourd’hui, j’ai uniquement expérimenté une solution innovante comme celle de My Keeper. Je ne peux pas affirmer que c’est la seule ou la meilleure, mais je pense qu’il faut, en tout cas, s’équiper d’une solution “2.0”. Des balises qui permettent d’agir immédiatement, c’est un vrai gain.
Un des grands avantages pour les enseignants, c’est justement cette simplicité : ils n’ont pas à appeler la police ou à parler à quelqu’un au téléphone, ce qui peut être angoissant. Ils appuient simplement sur un bouton, et c’est nous qui recevons l’alerte et agissons rapidement. Pour nous, dans un service de sécurité, cette réactivité est essentielle.
On parle ici de la sécurité des enfants – et des enseignants bien sûr – mais surtout des enfants. Et leur sécurité, ça n’a pas de prix. S’équiper d’une solution comme celle-ci, c’est fondamental.
Et pour finir sur une note un peu plus légère : si vous deviez décrire My Keeper en une phrase ou quelques mots, ce serait quoi ?
En une phrase ? Vous ne me facilitez pas la tâche… mais je dirais que la solution My Keeper nous a permis de renforcer la sécurité dans les écoles, de rendre les protocoles plus fiables, et surtout, d’améliorer notre réactivité. Et pour ça, on en est très satisfaits.
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