65 agressions par jour : la face cachée du quotidien des soignants

65 agressions par jour : la face cachée du quotidien des soignants

Insultes, menaces, agressions physiques, intrusions : les violences envers les professionnels de santé explosent. Médecins, infirmières, aides-soignants, sages-femmes, pharmaciens, kinés… aucun n’est épargné. Ces femmes et ces hommes continuent pourtant de soigner, parfois dans l’indifférence, souvent dans le silence. Jusqu’au jour où c’est trop.

Sommaire

Une violence banalisée ?

En 2023, 1 581 agressions ont été déclarées par des médecins à l’Ordre national. Cela représente plus de 65 agressions par jour ouvré. Et ce chiffre ne tient compte que des faits signalés : la réalité est sans doute bien pire.

Côté hôpital, plus de 30 000 atteintes à des personnels hospitaliers ont été recensées la même année, selon l’ONVS (Observatoire national des violences en santé). Des faits qui vont de l’insulte à l’agression à l’arme blanche. Ces incidents, souvent classés « faits divers », traduisent pourtant une crise profonde de notre système de soins.

Professionnels libéraux : seuls face au danger - une vulnérabilité particulière

Contrairement aux idées reçues, les actes violents ne concernent pas uniquement les urgences hospitalières. Les professionnels de santé en exercice libéral sont particulièrement exposés, notamment lors de visites à domicile, de gardes de nuit ou en zones rurales isolées.

  • Pas de personnel de sécurité
  • Pas de bouton d’alerte
  • Pas de protocole en cas d’agression
  • Pas de témoin

Les risques sont concrets. Un simple rendez-vous peut déraper. Et sans système d’alerte ou soutien immédiat, les conséquences peuvent être dramatiques.

Ce que disent les textes (mais qu’on ignore souvent)

La question de la sécurité des soignants ne date pas d’hier. Dès 2000, la circulaire DHOS/P1/2000/609 définissait les bases d’une politique de prévention des violences dans les établissements. Elle a été suivie par de nombreux textes, dont :

  • Le protocole national du 12 août 2005, signé par les ministères de la Santé et de l’Intérieur, instaurant des conventions “santé-sécurité-justice” pour rapprocher établissements et forces de l’ordre.
  • Le protocole du 10 juin 2010, qui a élargi la coopération aux services de la Justice.
  • Le protocole national du 20 avril 2011, spécifique aux professionnels libéraux, avec désignation d’un interlocuteur police/gendarmerie et possibilité de diagnostic de sécurité.

Malgré ce cadre, la mise en œuvre locale reste inégale. De nombreux établissements ignorent l’existence de ces dispositifs, ou peinent à les activer faute de moyens ou de temps.

L’Observatoire national des violences en santé (ONVS) : un outil sous-utilisé

L’ONVS, créé en 2012, centralise les déclarations de violences en milieu de soins. En 2023, une nouvelle plateforme de signalement a été déployée pour améliorer la remontée des faits, que ce soit en établissement ou en cabinet libéral.

L’outil permet :

  • Une analyse nationale des faits
  • Une évaluation par échelle de gravité (de l’insulte au meurtre)
  • Des préconisations concrètes pour renforcer la sécurité

Et pourtant, le sous-signalement reste massif. Beaucoup de professionnels ne savent pas que cet outil existe, ou renoncent à signaler par peur de représailles, de paperasse ou de banalisation.

Et dans votre établissement ? Solutions concrètes pour renforcer la sécurité

Les directions d’établissements, responsables qualité ou sécurité, ont aujourd’hui un rôle central dans la mise en œuvre de dispositifs adaptés. Mais entre le quotidien, les urgences RH, les normes et les audits, la sécurité des personnes passe parfois au second plan.

3 questions simples pour vous situer :

  1. Votre établissement a-t-il une convention sécurité-santé-justice à jour ?
  2. Avez-vous un plan d’alerte en cas d’intrusion ou d’agression interne ?
  3. Vos soignants savent-ils comment (et à qui) signaler un incident ?

👉 En 2023, le ministère de la Santé a lancé un plan national pour la sécurité des professionnels de santé. Il est temps que cette priorité devienne réalité sur le terrain.

Protéger les autres, c’est aussi penser à sa propre sécurité

Vous êtes engagé pour la santé des autres. Mais qui veille sur vous ?

La sécurité ne devrait jamais être une option, ni pour un professionnel libéral, ni pour un hôpital. Ce n’est pas une question de méfiance : c’est une question de bon sens.

Vous souhaitez échanger sur la sécurisation de votre structure de soin : hôpital, clinique, cabinet, intervention à domicile ? Chez My Keeper, nous sommes à vos côtés.

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